Douce Melancolie
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 les necromanciens et l'inquisition

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gackt
Apocalypse
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Date d'inscription : 08/06/2005

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MessageSujet: les necromanciens et l'inquisition   les necromanciens et l'inquisition EmptyMer 10 Aoû - 21:27

Insensiblement, ces guérisseuses, qui savaient les vertus des plantes, qui confectionnaient les philtres d’amour et les talismans, qui récitaient les courtes invocations aux saints thaumaturges, étaient soupçonnés – non sans raison, souvent – d’être des fattucchieres respectées autant que craintes. Les territoires n’étaient pas si étanches. Certaines pratiques de la nécromancie avaient infiltré cette magie populaire, et plus d’une fattucchiera se vantait de posséder un démon contraint dans une bague ou dans une fiole, de l’invoquer dans un miroir pour deviner l’avenir.
Pour les juges inquisiteurs, le doute n’était pas permis : magiciens se réclamant de la tradition hermétique, nécromanciens et fattucchiere étaient des sorciers. Les juges étaient renforcés dans leur conviction par des légendes qui situaient aux environ de Bénévent, auprès d’un noyer célèbre, le lieu du sabbat ou bien dans la zone des champs Flégréens, au nord de Naples, région qui, avec l’antre de la Sibylle à Cumes ou l’entrée des Enfers au lac Averne, avait gardé une forte connotation infernale. Aussi, comme ailleurs en Europe, s’étaient-il mis à multiplier les procès à partir de 1580. En vain cependant. Malgré les tentatives initiales, ils durent renoncer à faire avouer aux accusés ce qui constituait le cœur du mythe démonologique : la participation au sabbat. Rien n’était plus étranger à l’idéologie de la magie hermétique et démoniaque. L’Inquisition continue bien au XVIIe siècle à poursuivre ce qu’elle considérait comme « superstitions », mais l’Italie du Sud ne connut pas les bûchers.

En France, les magiciens, les devins, les guérisseuses et toutes les personnes communiquant avec les forces occultes sont assimilées aux sorciers. La singularité de la France et des régions limitrophes où a sévi la sorcellerie démoniaque tient dans le fait que toutes les croyances magiques ont été systématiquement réduites au modèle démonologique. Il existait dans les campagnes des devineresses que chacun allait consulter pour connaître l’avenir ou retrouver un être cher ou un objet perdu, des guérisseuses et d’autres empiriques dont la société rurale avait tant besoin en l’absence de tout encadrement sanitaire. Ces femmes furent souvent accusées d’être des sorcières et plus d’une finit sur le bûcher, sous prétexte que les procédures de cure qu’elles utilisaient leur avaient été enseignées par le Diable et qu’elles pouvaient tout aussi bien les employer pour jeter des maléfices. Dans les villes, aussi, il ne manquait pas d’intellectuels ou de prêtres, passionnés d’astrologie et d’alchimie, rêvant de retrouver des trésors cachés grâce aux esprits contraints qu’ils évoquaient. Bien souvent, ces nécromanciens finirent devant les tribunaux et payèrent de leur vie leurs songes démiurgiques.

La magie savante n’est pas non plus épargnée. Les intellectuels comparaissent devant les tribunaux. Cet aspect est moins bien connu, car la recherche historique s’est davantage intéressée à la sorcellerie rurale. Mais on possède des indices sur la diffusion de la magie savante. Entre 1565 et 1640, le parlement de Paris jugea mille cent dix-neuf personnes accusées de sorcellerie. C’était, la plupart du temps, des procès d’appel pour des sentences de mort émises par les cours locales. Le ressort du Parlement était considérable puisqu’il couvrait, en gros, un tiers du royaume. Les justiciables qui interjetaient appel connaissaient leurs droits. Ils habitaient généralement les villes et possédaient un niveau social et culturel supérieur. C’est pourquoi plus de la moitié d’entre eux étaient des hommes, alors que la population des femmes dans la sorcellerie rurale dépassaient partout les quatre-vingt pour cent. Ces hommes qui en appelaient à la clémence des parlementaires étaient certainement des magiciens, des nécromanciens qui, en Espagne ou en Italie, n’auraient pas risqué leur vie en passant devant un tribunal d’Inquisition. Le parlement de Paris était, à juste titre, réputé pour sa modération en matière de sorcellerie. Cela ne l’empêcha pas d’envoyer plus d’une centaine de ces appelants au bûcher.
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